Orhan Pamuk, Mon nom est rouge.
Au bout de 730 pages je me suis dit "mais pourquoi j'ai lu ça jusqu'au bout ?" la réponse n'étant pas que j'ai été emporté par la lecture mais que c'était un cadeau et je me force (presque) toujours à lire un cadeau jusqu'au bout. Rien dans ce livre ne m'a accroché. L'écriture est plutôt désagréable (c'est peut être dû à la traduction, je n'en sais rien), ça essaie d'être original, particulier mais ça ne réussit pas ; le récit est pris en charge tour à tour par plusieurs personnages, ce qui en plus de n'être selon moi même pas particulièrement bien fait n'apporte strictement rien à l'histoire et est plutôt gonflant pour le lecteur. L'histoire-prétexte, qui est sensée créer un suspense policier pour tenir le lecteur en haleine pour l'amener vers autre chose, est tout à fait inefficace, inintéressante, on a même pas envie de connaître le dénouement, l'histoire d'amour même chose, et je n'arrive pas à décider quel personnage est le plus antipathique. Les très fréquentes allusions à des scènes de cul qui se veulent fines et ne sont en réalité que grossières et inutiles sont sans doute placées là pour épicer le récit, malheureusement elles ne parviennent qu'à le rendre ridicule, elles n'ont aucun rôle, aucune raison d'être. Bref, c'est très long, je me suis ennuyé d'un bout à l'autre. Je conçois bien que tout le récit autour soit un prétexte pour parler au lecteur de la miniature, la peinture orientale, les traditions et la culture qui l'accompagnent, sa concurrence avec celle d'occident, et parler de la société de l'Istambul de la fin du 16ème siècle, mais ça n'a pas du tout réussi à m'y intéresser un tout petit peu, et je crois que même quelqu'un qui s'y intéresserait serait rapidement lassé tant l'auteur se répète et tourne en rond.
Merci du cadeau donc.
Au passage, la quatrième de couverture vante la polyphonie du roman bien qu'elle ne soit pas terrible, ce qui m'a fait penser à un roman lu il y a quelques années qui, si je me souviens bien, était franchement mieux fait de ce côté là, ça s'appelait je crois en français La fin de Horn, mais j'ai prêté le bouquin qu'on ne m'a jamais rendu, donc je ne peux pas vérifier.