des-mots-sans-bruit

(biblio-blog)

Mercredi 3 juin 2009 à 14:46

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Orhan Pamuk, Mon nom est rouge.

Au bout de 730 pages je me suis dit "mais pourquoi j'ai lu ça jusqu'au bout ?" la réponse n'étant pas que j'ai été emporté par la lecture mais que c'était un cadeau et je me force (presque) toujours à lire un cadeau jusqu'au bout. Rien dans ce livre ne m'a accroché. L'écriture est plutôt désagréable (c'est peut être dû à la traduction, je n'en sais rien), ça essaie d'être original, particulier mais ça ne réussit pas ; le récit est pris en charge tour à tour par plusieurs personnages, ce qui en plus de n'être selon moi même pas particulièrement bien fait n'apporte strictement rien à l'histoire et est plutôt gonflant pour le lecteur. L'histoire-prétexte, qui est sensée créer un suspense policier pour tenir le lecteur en haleine pour l'amener vers autre chose, est tout à fait inefficace, inintéressante, on a même pas envie de connaître le dénouement, l'histoire d'amour même chose, et je n'arrive pas à décider quel personnage est le plus antipathique. Les très fréquentes allusions à des scènes de cul qui se veulent fines et ne sont en réalité que grossières et inutiles sont sans doute placées là pour épicer le récit, malheureusement elles ne parviennent qu'à le rendre ridicule, elles n'ont aucun rôle, aucune raison d'être. Bref, c'est très long, je me suis ennuyé d'un bout à l'autre. Je conçois bien que tout le récit autour soit un prétexte pour parler au lecteur de la miniature, la peinture orientale, les traditions et la culture qui l'accompagnent, sa concurrence avec celle d'occident, et parler de la société de l'Istambul de la fin du 16ème siècle, mais ça n'a pas du tout réussi à m'y intéresser un tout petit peu, et je crois que même quelqu'un qui s'y intéresserait serait rapidement lassé tant l'auteur se répète et tourne en rond.
Merci du cadeau donc.
Au passage, la quatrième de couverture vante la polyphonie du roman bien qu'elle ne soit pas terrible, ce qui m'a fait penser à un roman lu il y a quelques années qui, si je me souviens bien, était franchement mieux fait de ce côté là, ça s'appelait je crois en français La fin de Horn, mais j'ai prêté le bouquin qu'on ne m'a jamais rendu, donc je ne peux pas vérifier.


Mercredi 3 juin 2009 à 14:19


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Montherlant, Les jeunes filles.

Un livre à la forme très particulière, un peu déroutante au début mais qui accroche pourtant le lecteur, tirant un peu sur sa curiosité. Des passages épistolaires, des passages pris en charge par un narrateur extérieur et omniscient, des jeu sur les focalisations successives, des passages au statut assez indéfinis, le tout pourtant assez homogène et pas si difficile à lire, cette forme étonnante évite la lourdeur (malgré quelques passages un petit peu long à deux ou trois moments dans le livre). Il décrit, ou plutôt montre à voir la relation entre un écrivain célèbre et les femmes, les femmes en général est quelques unes en particulier, et la vision de l'une d'elle. Très particulier aussi pas les personnages dont aucun ne semble très sain, ils sont tous plus ou moins détraqués de façon différentes, et c'est ce qui fait l'intérêt de ce qui est raconté. Le lecteur est souvent surpris de voir comment les choses évoluent, comment l'auteur dirige ses personnages avec au passage une écriture impeccable, très maîtrisée ! Aucun des personnages n'est donc véritablement sympathique au lecteur et c'est une bonne chose, grâce à ça, nous sommes un peu en retrait et nous pouvons observer comment les choses se passent, les relations évoluent ou au contraire n'évoluent pas, avec parfois l'intervention de passages plus descriptif sur les événements par un narrateur extérieur qui nous donne accès à une dimension autre. Au final une histoire intéressante, une vision assez déroutante, très cynique des femmes,  de l'amour et des relations homme femmes, mais aussi un livre qui laisse quelque chose, qui pousse à penser et à réagir par rapport à ce qui nous est présenté, un livre qui va plus loin que la petite histoire. A lire donc.

Mercredi 3 juin 2009 à 13:57


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Justine Levy, Rien de grave.

Ma première impression en ouvrant le livre a été assez mauvaise, il m'a semblé plat, ordinaire et légèrement niais aux premiers mots. Mais l'écriture était plutôt agréable et évitait les plus gros défauts faciles qu'on aurait pu attendre, alors j'ai continué. C'est un peu un apprentissage sentimental, le livre fait le point sur la vie du personnage principal, montre ce qui l'a construit et ce qu'il est, sa relation assez désastreuse à son (ex)mari et comment elle s'en est remise, comment elle avance simplement. Disons le, ce livre est assez banal, mais néanmoins assez agréable à lire. Je me suis laissé emporter par la lecture et même si je ne suis pas à 100% conquis, j'ai passé un assez bon moment à suivre cette jeune femme, sa vie passée et présente, ses pertes, déceptions, joies, reconstructions, grosses galères et douleurs décrites sans jamais en faire trop, sans forcer le trait, et puis voir comment le personnage évolue sur différent plans. Un roman sans doute pas extraordinaire dans son contenu, mais mieux mené que d'autres, une lecture-plaisir tout à fait acceptable à mon avis. Ça n'est qu'à la fin que je me suis rendu compte de la dimension sans doute plus autobiographique que ce que j'avais pensé, ce qui lui donne peut être un peu plus d'intérêt (pas dans le sens que du coup c'est vrai donc plus intéressant, ça on s'en fout, d'ailleurs c'est intitulé "roman", mais de savoir comment l'auteur a mêlé vécu et fiction). Quant à la dimension roman à clé, elle m'avait alors mais totalement échappé, ne m'intéressant pas le moins du monde à ces choses là, je ne l'avais même pas soupçonnée avant de lire la critique de madmoizelle.com (on a les références qu'on peut, en même temps je crois pas qu'ils en parlent dans le magazine littéraire) qui n'est pas mauvaise même si un peu trop positive d'après moi. Du coup, cet aspect roman à clés me le rend beaucoup moins sympathique.

 

Mercredi 3 juin 2009 à 13:34


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Katherine Pancol, J'étais là avant.

Je ne suis pas bien décidé à propos de ce livre, j'hésite à le qualifier d'abord de niais ou de mièvre. Peu importe. "Le roman d'une femme qui se libère de ses démons" dit la quatrième de couv, on pourrait donc s'attendre à une sorte de roman d'apprentissage sentimental, mais non, pas du tout, car dans un roman d'apprentissage le personnage est au minimum un tout petit peu moins con à la fin qu'au début, là ça n'est absolument pas le cas. Une écriture très simple, mais pas dans le bon sens, ici carrément insuffisante, monstrueusement nian-nian, dégoulinante, même si moins que dans d'autres romans de cet auteur. Je suis bien forcé de reconnaître que même si l'écriture est désagréable à l'extrème, il y a un certain style, mais dans ce cas précis je ne suis pas convaincu que n'avoir aucun style ne serait pas préférable tant il est irritant de mièvrerie. Lhéroïne est un agloméré de clichés cul-culs, si elle avait un minimum de consistance, si on y croyait une seule seconde, on aurait une envie terrible de la giffler à lui en décoller la tête, son rapport à l'homme est tellement empreint d'un vieux cliché que c'en est dérangeant. L'histoire elle même n'a pas même l'ombre d'un intérêt, elle est très épaisse, presque autant que l'écriture, très convenue également, attendue et sans saveur. La vision du travail d'écriture décrite dans le livre est révoltante de platitude et explique le travail nâvrant de l'auteur. Réellement un très très mauvais livre, mais moins cependant que d'autres qu'elle a écrit. Si vous voulez vous faire votre propre idée (il y a des gens que j'aime beaucoup qui l'apprécient, donc on peut sans doute y trouver un intéret, je ne sais pas où, c'est tout), volez le, ne mettez pas un centime là dedans, par pitié pour la littérature, laissez l'auteur mourir de faim, c'est cruel mais moins que ce qu'elle inflige aux lecteurs.
 

Mercredi 3 juin 2009 à 13:18


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Françoise Sagan, Bonjour tristesse.

Une jeune fille de 17 ans en vacances au soleil avec son père et sa maitresse. Arrive celle qui va chasser la maitresse et épouser le père. La jeune narratrice n'entend pas laisser se faire ce mariage et va se mettre à jouer avec les sentiments de tout ce petit monde, à les manipuler jusqu'à un dénouement qui expliquera le titre.
Un roman court, très rapide à lire et terriblement efficace. La construction est assez simple, classique, pas chiant du tout, les ellipses nous épargnent des longueurs que d'autres auteurs n'auraient pas hésité à étaler, brodant de façon aussi lourdes qu'inutile. La langue aussi est tout à fait simple, le livre se lit vraiment tout seul. Un peu daté, c'est tout ce que je pourrais lui reprocher, mais c'est très très léger, il n'y a aucun problème pour le lire aujourd'hui. Les personnages sont parfaits, très bien construits, on s'y attache, on le voit vraiment sans qu'il y ait de longues et lourdes description psychologiques. Le lecteur sent le poids du soleil, on sent les sentiments de la jeune narratrice se mêler, réagir ensemble, faire monter la pression et produire enfin cette explosion qu'on savait inévitable, on sait à peu près ce qui va se passer et on regarde le drame se mettre en place, se faire au fil des pages, on l'accèpte totalement comme une fatalité, on le regarde un peu désolé, et je trouve que les personnages sont si bien amenés qu'on ne les juge même pas, on est emporté par leur histoire et ce style simple de l'adolescente qui raconte son histoire. Et si ce roman se lit tout seul, il n'est pas fade pour autant, il n'est pas insipide, il a une réelle épaisseur, il peut mettre mal à l'aise, il nous parle à tous assez profondément je crois, il marque, et puis l'écriture est quand même loin d'être mauvaise, elle porte le roman jusqu'au bout et permet la puissance de l'histoire. Aussi agréable qu'intéressant.


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