Pitié pour les femmes, Henry de Montherlant.
Cet ouvrage est le deuxième volume d'un ensemble de quatre, dont le premier était Les jeunes filles, roman étrange, à la forme étonnante, incertaine, à la fois intéressant et un peu dérangeant. Ce second volume lui est nettement inférieur. Il n'a plus cette forme composite qu'avait le premier, enchaînant plusieurs types de documents : extraits d'articles, narration, lettres avec ou sans réponse, qui se croisent, parlent les unes des autres etc. Ici, une narration classique la plupart du temps, des lettres aussi, mais insérées de façon banale, et qui apportent beaucoup moins que dans le premier roman. Rien de surprenant ou d'inhabituel, le lecteur n'est pas déstabilisé dans la forme. Dans le fond ; pas plus. L'auteur s'applique à rendre son personnage aussi haïssable qu'attachant et intéressant, mais justement, il s'y applique trop pour que ça fonctionne, il force juste le trait par rapport au premier volume plus complexe, plus efficace. Le personnage finit par devenir indifférent au lecteur, il perd toute sa saveur, n'est absolument plus surprenant, on se désintéresse de ce qui peut bien se passer. Même l'écriture m'a semblé forcée, moins spontanée que dans le premier volume. Pourtant, on ne peut pas dire que le livre soit inintéressant, il se lit, on se laisse porter par le récit vu qu'il ne prend plus de chemins détournés, on avance dans le livre, il n'est pas désagréable si on accepte le personnage comme il est (un fumier fini, mais intelligent aussi, c'est bien ça le problème), ce qui est quand même l'intérêt de ces livres. Même s'il est moins savoureux que le premier, ça ne veut pas dire qu'il ne l'est pas. Mais ça n'est pas un livre qui me laissera de grands souvenirs. Peut-être les deux autres de la série sont ils meilleurs, celui ci ne serait qu'une transition un peu faible ? C'est possible, et si les volumes suivants me tombent sous la main un jour le les lirais sûrement, mais avec de moins grandes attentes.