des-mots-sans-bruit

(biblio-blog)

Jeudi 10 septembre 2009 à 15:02


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John Steinbeck, des souris et des hommes.

Voilà un livre facile à lire qui m'a paru idéal pour emmener en voyage. L'histoire en est intéressante, on s'y plonge vraiment, on est touché par ce qui se passe, par les rêves de ces personnages et par le dénouement qu'on voit s'avancer comme les nuages des soirs d'orage s'il m'est permis d'employer une image aussi usée. Bien écrit et en même temps très très simple. Classique et très agréable. Triste, mais beau. J'ai bien peur d'avoir tout dit, c'est maigre comme article, mais que dire de plus ? J'ai aimé ce livre, il a quand même du poids, ça n'est pas une petite lecture gentillette qu'on oublie après avoir fermé malgré les apparences, je le conseille à tous, simple et efficace, vous l'aurez très vite lu, c'est minuscule, mais vous y repenserez souvent je crois. Donc allez y.
 

Jeudi 10 septembre 2009 à 14:50


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Herman Melville, Moby Dick.

Stop. J'ai abandonné le livre. C'est rare, très rare, mais là, non. J'allais partir en voyage et n'avais ni le temps ni l'envie de le finir avant le départ, je savais que ça serait pire encore après le retour, donc j'ai abandonné. Je partais pourtant avec un a priori très positif, je m'imaginais un roman d'aventure agréable, bien écrit, avec l'intérêt de la torture mentale d'Achab, son obsession qui se développe et finit de la façon qu'on sait. Autant dire que j'ai été déçu. Je ne m'attendais déjà pas à une narration à la première personne à vrai dire. Ça m'a un peu déstabilisé mais je me suis dit "pourquoi pas, voyons voir comment il va s'en tirer avec ça, ça peut être intéressant". La réponse est simple : il ne s'en tire pas. Melville ne tient pas sa première personne tout le temps, il s'en éloigne par moment en la fondant dans une sorte de narrateur omniscient et souvent clairement associé à l'auteur, ce qui ne donne pas une impression de changement perpétuel et bénéfique de point de vue mais au contraire d'empilements de récits mal raccordée et aux fonctions diverses : raconter l'histoire du point de vue d'un personnage, s'en détacher puisque cette dernière n'a en fin de compte aucun intérêt, étaler sa science de façon rébarbative informer le lecteur (sur des sujets dont il n'a que faire). Vous l'aurez compris, c'est pénible. Tout le long, on a l'impression que l'auteur accumule les détails et anecdotes pour faire "couleur locale", il aimerait beaucoup avoir l'air, mais à force d'entasser les chapitres entiers dans ce but, il souligne l'évidence : ça n'est qu'un décor en carton, et encore, de mauvaise qualité. C'est très lourd, le début surtout, les chapitres se suivent et ne sont là que pour montrer au lecteur des scénettes qui se veulent sans aucun doute savoureuses. A ce sujet aussi le livre m'a posé problème : l'humour. L'écriture est parfois tellement grotesque que je me dis que c'est du second degré, c'est de la parodie de roman classique. Pourtant je n'en suis jamais certain tellement le reste colle au roman classique. Certains passages sont écrit de façon très ambiguë et je ne sais pas s'il convient de rire de l'anecdote que rapporte l'auteur ou de la façon dont il la rapporte ou encore du fait qu'il la rapporte, et au final on ne rit de rien tant ce qu'on a sous les yeux est navrant. Il ne parvient même pas à créer une tension, il détruit toute la curiosité que le lecteur pourrait avoir, l'envie de lire la suite. Et entre les chapitres où il ne se passe absolument rien, il assène à son lecteur des extraits d'encyclopédies et comptes rendus scientifiques sur ce dont il parle et des exercices d'admiration d'un ton très convenu sur la mer, la vie à bord, la chasse à la baleine et autres réjouissances bien lourdes. Là encore je n'arrive pas à comprendre quand c'est ironique ou non, je n'arrive pas à choisir de façon sérieuse ou au second degré. Et puis dernière chose avant de conclure : l'écriture. Si le roman est bien traduit, alors Melville a une écriture détestable, d'une lourdeur sans nom, sans charme, mauvaise en un mot. Mais j'ai vu que, sur mon édition, Jean Giono avait participé à la traduction. Alors peut être simplement que ça vient de là, si il s'est employé à retravaillé la langue pour lui donner plus de poésie en français il ne serait pas surprenant qu'il ait massacré l'œuvre originale vu qu'il écrit lui même de façon tout à fait insupportable. Donc je ne sais pas à qui la faute, il faudrait que je sois capable de lire l'anglais pour juger, mais, ayant lu une grosse moitié du bouquin, je suis en mesure de dire que même si j'étais capable de lire en anglais, je n'irais sûrement pas vérifier que ce roman est tout aussi ennuyeux que sa traduction. A ne lire que si vous souffrez d'insomnies intraitables ou que vous aimez les mauvais romans légèrement ridicules et largement vieillis.


Lundi 3 août 2009 à 18:04


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Oscar Wilde, Le fantôme de Canterville et autres contes.

Pour faire une pause dans un bouquin bien moins amusant, j'ai attrapé celui là me disant qu'une lecture facile me ferait le plus grand bien. Il y a dans ce recueil cinq contes dont Le fantôme de Canterville est le principal. Ce premier conte joue sur l'image traditionnelle de l'histoire de fantôme, les attentes du lecteur par rapport au conte. L'histoire est dont un peu décalée, et si ça n'est plus vraiment surprenant pour nous qui sommes assez habitués à voir des schémas classiques traités au second degré, ça n'en reste pas moins très amusant, et, mis à part l'histoire elle même, le récit est plein d'un humour à froid, parfois grinçant et assez fin. On ne rit pas aux éclats, c'est bien mieux que ça, on sourit beaucoup. Je ne suis pas bien certain d'avoir compris la fin, mais ce dont je suis sûr, c'est que je me suis bien amusé à lire ce conte. Les autres sont tous les quatres des contes très traditionnels, certains avec une petite moralité qui fait partie du conte, tous immensément tendres et plutôt tristes. De beaux contes qui m'ont fait me sentir de nouveau un enfant. C'est extrèmement vite lu et vraiment sympa, j'ai bien fait de piocher ça.
 

Mercredi 29 juillet 2009 à 16:17

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Isabelle Jarry, Millefeuille de onze ans.

Cet ouvrage, contrairement aux autres livre d'Isabelle Jarry, n'est pas un roman, mais un genre de recueil de souvenirs enfantins de l'époque de ses onze ans. Ça n'est pas vraiment le genre de livres vers lesquels j'ai tendance à me tourner spontanément, mais il faut goûter à tout, et j'avais aimé ce que j'avais lu de cet auteur. Par tout petits chapitres, petites touches successives, Isabelle Jarry fait revivre pour son lecteur l'enfant qu'elle a été, ses préoccupations, découvertes, sa vie d'écolière et de petite fille, surtout à travers ses amitiés. Elle porte un regard légèrement distancié, sans se remettre dans son esprit de petite fille ni verser dans une espèce de nostalgie, elle se souvient simplement et porte un regard d'adulte. Elle évoque surtout dans ce livre la naissance de sa vocation d'écrivain, son amour et sa découverte de la lecture et l'écriture, et j'ai beau n'être pas d'accord avec tout ce qu'elle dit de la littérature, peu importe, elle ne prétend à aucun moment que ce qu'elle dit est une vérité, une leçon mais uniquement sa vision de la chose, ce qui répond à une question qui m'intéresse beaucoup. Même si elle dit quelques mots de ses romans, il n'est en rien nécessaire de les avoir lus pour apprécier ce texte, ça n'apporte au final pas grand chose, l'intérêt est simplement dans l'évocation du passé, de cette petite fille très attachante, et dans la relation à la lecture et écriture. L'écriture justement, parlons en, j'aime beaucoup le style de cet auteur, et cette fois comme les autres. L'écriture est toujours très légère et simple, ça coule tout seul et c'est un délice. Ça n'est sans doute pas une littérature très profonde mais c'est extrêmement agréable à lire, facile, et malgré tout loin d'être sans intérêt. Sans qu'il ait été une "révélation", j'ai beaucoup apprécié ce livre et j'ai pris plaisir à sa lecture comme je crois en auront tous ceux, et peut être plus encore celles, qui aiment la lecture et/ou l'écriture.
 

Vendredi 17 juillet 2009 à 14:23


Cet article est une petite parenthèse pour apporter une petite précision-réflexion sur un point que j'ai oublié d'aborder dans mon introduction à l'ouverture du blog. Je dois parler de traduction. Je lis ci et là des commentateurs qui affirment qu'on ne peut pas parler de style ou d'écriture particulière d'un livre à travers une traduction, je ne sais plus sur quel blog j'ai encore vu ça il y a peu, et à ceux là je répondrais que mon avis diffère légèrement du leur et me semble pourtant tout à fait valable, ce qui dans un langage plus courant pourrait être formulé "Mais tu vas fermer ta gueule au lieu de dire des conneries comme ça, stupide connard ?", mais je ne le dirai pas, c'est bien trop vulgaire.
Je n'y connais rien en traduction. Je lis un livre, et même lorsqu'il est bilingue, j'ai du mal à me rendre compte de la valeur de la traduction, pour ça il faut une maîtrise égale des deux langues. Tous les livres que j'ai lu en bilingue, et à plus forte raison les rares livres que j'ai pu lire en anglais et en Allemand, ne m'ont pas donnée une idée très précise de ce qu'est le style dans la langue originale, et donc de la fidélité de la traduction sur ce point. Je n'y connais rien en traduction, si ce n'est quand même que l'épreuve de langue au concours que je prépare consiste en une traduction d'un extrait de texte littéraire, les profs nous formant justement à essayer de conserver le ton, et même l'esprit du texte, il faut qu'on sente la même chose dans notre texte français que dans le texte en allemand d'origine. Je sais également qu'une traduction n'est jamais réussie.
Pourtant, je prends le parti de considérer quand j'ouvre un livre que la traduction est bonne. C'est à dire simplement que le livre est tel qu'il est. Ah oui, ça a l'air con à dire comme ça, mais à objection conne, réponse conne. En effet, ce que je lis, ce que je critique, c'est un livre, que ça soit une traduction ou non, la traduction aussi a un style, peu importe que ce soit celui de l'auteur. Si un livre est mauvais, ça a beau être à cause de la traduction, il n'en est pas moins mauvais, ce que j'ai dans les mains est un livre, un point c'est tout. Considérer le contraire reviendrait à ne lire de livres traduits, mais même, si on pousse un peu, à ne pas lire du tout puisque le langage est hautement subjectif et que donc la même langue doit être traduite de sensibilité à sensibilité.
Donc, sauf mention du contraire, je met sur ce blog tous les livres, traduits ou non, à égalité, je considère uniquement le texte qui est devant moi, et pour les plus pointilleux sur le sujet, j'essaye le plus souvent possible de mettre en image les couvertures des éditions que j'ai lues, c'est donc de celles là que je parle. (sauf pour les Hauts de Hurle-vent je crois, et d'ailleurs, pour le coup, ma traduction m'a semblé bien plus agréable (oui, je compare parfois))
Pour résumer, j'ai parfaitement conscience du problème de la traduction (quand même, j'ai retenu quelques petites choses en lettres hein), mais je le refuse et préfère considérer le texte en lui même, tel qu'il est présenté plutôt qu'une insaisissable, multiple et de toute façon subjective essence originelle du texte.
 

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