des-mots-sans-bruit

(biblio-blog)

Vendredi 17 juillet 2009 à 14:23


Cet article est une petite parenthèse pour apporter une petite précision-réflexion sur un point que j'ai oublié d'aborder dans mon introduction à l'ouverture du blog. Je dois parler de traduction. Je lis ci et là des commentateurs qui affirment qu'on ne peut pas parler de style ou d'écriture particulière d'un livre à travers une traduction, je ne sais plus sur quel blog j'ai encore vu ça il y a peu, et à ceux là je répondrais que mon avis diffère légèrement du leur et me semble pourtant tout à fait valable, ce qui dans un langage plus courant pourrait être formulé "Mais tu vas fermer ta gueule au lieu de dire des conneries comme ça, stupide connard ?", mais je ne le dirai pas, c'est bien trop vulgaire.
Je n'y connais rien en traduction. Je lis un livre, et même lorsqu'il est bilingue, j'ai du mal à me rendre compte de la valeur de la traduction, pour ça il faut une maîtrise égale des deux langues. Tous les livres que j'ai lu en bilingue, et à plus forte raison les rares livres que j'ai pu lire en anglais et en Allemand, ne m'ont pas donnée une idée très précise de ce qu'est le style dans la langue originale, et donc de la fidélité de la traduction sur ce point. Je n'y connais rien en traduction, si ce n'est quand même que l'épreuve de langue au concours que je prépare consiste en une traduction d'un extrait de texte littéraire, les profs nous formant justement à essayer de conserver le ton, et même l'esprit du texte, il faut qu'on sente la même chose dans notre texte français que dans le texte en allemand d'origine. Je sais également qu'une traduction n'est jamais réussie.
Pourtant, je prends le parti de considérer quand j'ouvre un livre que la traduction est bonne. C'est à dire simplement que le livre est tel qu'il est. Ah oui, ça a l'air con à dire comme ça, mais à objection conne, réponse conne. En effet, ce que je lis, ce que je critique, c'est un livre, que ça soit une traduction ou non, la traduction aussi a un style, peu importe que ce soit celui de l'auteur. Si un livre est mauvais, ça a beau être à cause de la traduction, il n'en est pas moins mauvais, ce que j'ai dans les mains est un livre, un point c'est tout. Considérer le contraire reviendrait à ne lire de livres traduits, mais même, si on pousse un peu, à ne pas lire du tout puisque le langage est hautement subjectif et que donc la même langue doit être traduite de sensibilité à sensibilité.
Donc, sauf mention du contraire, je met sur ce blog tous les livres, traduits ou non, à égalité, je considère uniquement le texte qui est devant moi, et pour les plus pointilleux sur le sujet, j'essaye le plus souvent possible de mettre en image les couvertures des éditions que j'ai lues, c'est donc de celles là que je parle. (sauf pour les Hauts de Hurle-vent je crois, et d'ailleurs, pour le coup, ma traduction m'a semblé bien plus agréable (oui, je compare parfois))
Pour résumer, j'ai parfaitement conscience du problème de la traduction (quand même, j'ai retenu quelques petites choses en lettres hein), mais je le refuse et préfère considérer le texte en lui même, tel qu'il est présenté plutôt qu'une insaisissable, multiple et de toute façon subjective essence originelle du texte.
 

à vous de parler !

quelque chose à dire ?

Par Raison-et-sentiments le Vendredi 17 juillet 2009 à 15:49
En effet la traduction a un style ... et quand tu as un bon traducteur c'est encore mieux. Je prend l'exemple des Harry potter, le traducteur est tout simplement génial et tu retrouve son style dans d'autres ouvrages qu'il traduit comme Artémis Fowl. Bref ce commentaire ne sert à rien mais j'avais envie de l'écrire ^.^
Par pelote le Vendredi 17 juillet 2009 à 17:02
Ah le titre ! :D Depuis que j'ai découverte cette expression dans un livre traduit de l'allemand au français, elle me trotte toujours en tête. Elle déploie une réflexion qui va au-delà de la traduction de langue à langue (à mon sens) (tu as eu une très jolie expression, "de sensibilité à sensibilité"). En plus, je la trouve formidable, révélatrice, parce que le jeu de mots n'existe plus dans sa traduction française (je ne sais pas pour les autres langues) et si le sens reste aussi puissant une fois traduit, cette expression porte en elle-même son sens. (Euh, je ne sais pas si je suis très claire là ? Non hein ? Zut) Je veux dire qu'une fois traduite (en français du moins), l'expression devient une illustration de son sens: il y a une perte, un manquement, un pas-tout-à-fait-ça, une "trahison" de l'expression originale.
(Tu as vu, non seulement je commente des articles sur des livres inconnus, mais je commente aussi des titres! Cette pelote trouve toujours un moyen de faire sa pipelette!)
N'empêche, l'article est intéressant. J'ignorais ces questions là, et je n'aurais pas vraiment d'avis là-dessus, parce qu'avant ça, il faudrait que je sache reconnaître un "style d'écriture". Je ne me suis jamais assez sentie "connaisseuse" d'un auteur, d'un art ou d'un style pour prétendre si ça correspondait ou pas, ou même à comparer. C'est une grande énigme pour moi, les phrases comme "on retrouve bien son style ici", ou "le jeu de cet acteur est bon", ça m'impressionne toujours un peu. J'ai sûrement dû le dire malgré tout, par écho à ce qu'on m'en disait aussi, mais je crois que je n'ai jamais eu assez de culture pour avoir la moindre idée vraiment personnelle à ce sujet. Tout ce que je parviens à dire (et encore), c'est "ça me fait penser à" et si j'ai aimé ce que m'a inspiré ce que j'ai sous les yeux, en l'occurrence: un livre (traduit quand non-francophone). Là où je me soucie plus de la traduction, c'est pour les essais, les livres que j'étudie réellement, phrase par phrase parfois, parce que selon la traduction, le sens peut changer à un mot près. Mais comme tu le dis (en fait, je ne commente pas, je paraphrase ^^) comment penser autrement qu'à partir du texte que l'on a sous les yeux ? (Tu le dis beaucoup mieux ^^) Et j'ai beaucoup d'admiration pour les traducteurs, ce doit être un travail extrêmement difficile, non seulement comme tu le soulignes très bien il faut maîtriser l'ensemble de toute la culture de plusieurs langues, mais aussi la pensée de l'auteur traduit. Mais quand je dis que je m'en soucie, ça ne veut pas dire que je "reconnais" ou pas la valeur de la traduction, simplement que je suis attentive aux annotations relatives à celle-ci et que j'essaie de prendre les éditions avec les traductions supposées les plus "proches".
Bref. J'espère lire d'autres articles sur ta manière de penser les choses autour des livres, ça va très bien avec tes articles sur les livres en eux-mêmes. Ça m'a plu !
Par mes-lectures le Jeudi 23 juillet 2009 à 14:20
Je suis d'accord avec toi : il me semble qu'en ouvrant un bouquin traduit, on peut considérer qu'il y a deux auteurs : le "vrai" et le traducteur.
"Considérer le contraire reviendrait à ne lire de livres traduits, mais même, si on pousse un peu, à ne pas lire du tout puisque le langage est hautement subjectif et que donc la même langue doit être traduite de sensibilité à sensibilité."
quelle belle phrase :) qui résume ce que je veux dire. Je n'ai donc rien à rajouter, à part "que tu as raison ..."

je me suis souvent demandée si c'était "bien" de lire des livres traduits, mais je ne me la pose plus trop, maintenant. Une traduction reste de l'écriture.
Doit-on se priver de livre japonais parce qu'on ne parle pas japonais ?

Ton article était intéressant, en tout cas. et je suis contente de trouver qn qui se pose cette question et qui y répond plus ou moins comme moi !
 

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