Françoise Sagan, Bonjour tristesse.
Une jeune fille de 17 ans en vacances au soleil avec son père et sa maitresse. Arrive celle qui va chasser la maitresse et épouser le père. La jeune narratrice n'entend pas laisser se faire ce mariage et va se mettre à jouer avec les sentiments de tout ce petit monde, à les manipuler jusqu'à un dénouement qui expliquera le titre.
Un roman court, très rapide à lire et terriblement efficace. La construction est assez simple, classique, pas chiant du tout, les ellipses nous épargnent des longueurs que d'autres auteurs n'auraient pas hésité à étaler, brodant de façon aussi lourdes qu'inutile. La langue aussi est tout à fait simple, le livre se lit vraiment tout seul. Un peu daté, c'est tout ce que je pourrais lui reprocher, mais c'est très très léger, il n'y a aucun problème pour le lire aujourd'hui. Les personnages sont parfaits, très bien construits, on s'y attache, on le voit vraiment sans qu'il y ait de longues et lourdes description psychologiques. Le lecteur sent le poids du soleil, on sent les sentiments de la jeune narratrice se mêler, réagir ensemble, faire monter la pression et produire enfin cette explosion qu'on savait inévitable, on sait à peu près ce qui va se passer et on regarde le drame se mettre en place, se faire au fil des pages, on l'accèpte totalement comme une fatalité, on le regarde un peu désolé, et je trouve que les personnages sont si bien amenés qu'on ne les juge même pas, on est emporté par leur histoire et ce style simple de l'adolescente qui raconte son histoire. Et si ce roman se lit tout seul, il n'est pas fade pour autant, il n'est pas insipide, il a une réelle épaisseur, il peut mettre mal à l'aise, il nous parle à tous assez profondément je crois, il marque, et puis l'écriture est quand même loin d'être mauvaise, elle porte le roman jusqu'au bout et permet la puissance de l'histoire. Aussi agréable qu'intéressant.