Montherlant, Les jeunes filles.
Un livre à la forme très particulière, un peu déroutante au début mais qui accroche pourtant le lecteur, tirant un peu sur sa curiosité. Des passages épistolaires, des passages pris en charge par un narrateur extérieur et omniscient, des jeu sur les focalisations successives, des passages au statut assez indéfinis, le tout pourtant assez homogène et pas si difficile à lire, cette forme étonnante évite la lourdeur (malgré quelques passages un petit peu long à deux ou trois moments dans le livre). Il décrit, ou plutôt montre à voir la relation entre un écrivain célèbre et les femmes, les femmes en général est quelques unes en particulier, et la vision de l'une d'elle. Très particulier aussi pas les personnages dont aucun ne semble très sain, ils sont tous plus ou moins détraqués de façon différentes, et c'est ce qui fait l'intérêt de ce qui est raconté. Le lecteur est souvent surpris de voir comment les choses évoluent, comment l'auteur dirige ses personnages avec au passage une écriture impeccable, très maîtrisée ! Aucun des personnages n'est donc véritablement sympathique au lecteur et c'est une bonne chose, grâce à ça, nous sommes un peu en retrait et nous pouvons observer comment les choses se passent, les relations évoluent ou au contraire n'évoluent pas, avec parfois l'intervention de passages plus descriptif sur les événements par un narrateur extérieur qui nous donne accès à une dimension autre. Au final une histoire intéressante, une vision assez déroutante, très cynique des femmes, de l'amour et des relations homme femmes, mais aussi un livre qui laisse quelque chose, qui pousse à penser et à réagir par rapport à ce qui nous est présenté, un livre qui va plus loin que la petite histoire. A lire donc.