Gérard Mordillat, Rue des rigoles.
J'ai été un peu déçu par ce livre. Ce que j'avais entendu de l'auteur à la radio m'avait plu, j'avais parfois été plié de rire devant ma radio en écoutant les bêtises qui se disaient, mais ce livre lui m'a drôlement moins plu. A l'occasion du décès de sa mère, l'auteur se souvient de toute son histoire. Le Paris populaire de l'après guerre, assez cliché, raconté de façon convenue, qui se veut salée mais ne l'est pas tant que ça je trouve. Le récit n'est pas lourd, c'est certain, et assez amusant, parsemé à la fois de petites piques, de petites phrases assez drôles et de petits passages attendrissants, touchants, mais le tout, accumulé lasse assez rapidement. C'est en fait un livre de petites phrases, de petits passages qui sont disposés les uns à la suite des autres et qui donc au bout d'un moment se retrouvent noyés, perdent de leur saveur. On se dit que ça va être agréable à lire, qu'on va passer un bon moment, et puis en fait pas vraiment, c'est assez gonflant, autant par l'histoire que par l'écriture, qui pourtant est très bonne, mais ne tient pas la distance, c'est plutôt une écriture à picorer. Au final, ça se lit, mais une fois terminé, on le range et on l'oublie sans même garder le souvenir d'un agréable moment de lecture. Dommage. Pourtant je pense qu'il peut être très bien à condition de le lire petit à petit, un chapitre par jour, quelques phrases, en prendre une, une autre, mais pas trop pour ne pas voir de monotonie à la longue. Mon conseil donc, si vous le trouvez comme moi d'occasion à pas cher, prenez le quand même, il n'est pas désagréable, mais gardez le comme livre-pause, c'est à dire quand vous en avez assez d'un autre livre, vous prenez un chapitre de celui là, juste un, ou le temps d'un trajet en métro, petit à petit comme ça, mais même s'il est très court, je crois qu'il ne faut pas le lire d'une traite. Pour ma part, je ne compte pas rester sur cette légère déception, j'espère bien découvrir les autres titres de cet auteur.